L' Auberge du Dragon Vert

Les yeux clos, Dakon répéta son avertissement pour lui-même. Il se releva instinctivement, lâcha la main voleuse d’une liqueur et se retourna vers l’origine de l’effondrement. L’individu semblait plus mal en point qu’il ne l’aurait songé, son regard s’affûta lorsque la stature de l’Olympien se révéla à lui. Etrange similarité avec lui, dans la précipitation Almeria sembla bien décidée à lui venir porter assistance. Son irritation lui arracha un bref sourire en coin, celle là n’avait vraiment aucune peur de finir attacher à un mur de la taverne pour compléter ce si confortable décor ! L’individu à présent retourné reflétait un regard peu anodin, Dakon fit le tour des présents et s’arrêta sur Bleu avec une étrange lueur au regard.

Cet homme… Dlog, lui ici ?

Un Paladin dans une bien triste condition. Il s’approcha des personnes amassées autour de cette dernière et reposa une main sur la tête d’Almeria pour son plus grand étonnement.

On se calme Almeria, il faut dire que tu as le don pour t’attirer les rancoeurs de mes hommes. Et tu t’étonnes encore de ne recevoir comme seul présent des flèches et des invocations ? Tu devrais réviser tes leçons de bonne conduite…

Dakon lui offrit une tape sur le front avant de glisser sur le poitrail cartilagineux de l’Olympien. Une vilaine plaie avait profité des intempéries de la région, le sable déposé sur la contusion n’arrangeait en rien la situation.

Celui là a bien de la chance d’avoir un mérite à mes yeux…
Il observa un instant l’individu inerte, jaugeant des solutions.
Un médecin ? Je n’ai pas souvenir qu’il y ai des maîtres dans ce domaine chez nous encore. Nous allons agir de toute évidence comme l’on le pourra à moins que nos Elfes disposent de quelques talents de bon augure.

Dakon regarda Dlog étalé, un sourire lui vint à la bouche.

Mon gaillard, fort heureusement pour toi que tu conserves le prestige et l’honneur que seul un digne Paladin peut prétendre avoir… Soulevez le sur une table si nous souhaitons agir avec plus de précaution. Il va perdre encore beaucoup de sang mais c’est nécessaire pour clarifier la plaie. De l’eau chaude et un alcool suffisamment fort pour brûler après le restant des impuretés, il faut lui retirer toute cette formation de gangrène. Kanya tu es bon couturier ? A vrai dire je fais plus d’entaille que je n’en referme alors… Un bandage épais ne sera pas de trop une fois fini, le rideau de l’entrée de pièce ferait l’affaire au pire des cas.

Prestement Dakon débuta l'assainissement de la chair sous la fièvre grandissante du Paladin…

Almeria apaisé par la presence de Dakon se retournat vers lui et murmurat...

-Vous reagiriez pareil en cas inverse...En tant que chef vous savez que la vie de tout vos hommes est importante et que vous ne voulez pas en perdre un seul....Même si pour cela je dois mourir ou m'attirez vos foudres...


Une larme au coin des yeux almeria se retournat vers le corps de DLOG, elle se sentai impuissante devant le corps de son compagnon et ami. Elle degainat alors son épée a la lanca a Naolith

-Si il meurt fait moi plaisir tue moi...

Sans dire plus, elle regarda Dakon

-Je pense pouvoir le recoudre, aprés tout même en etant paladine je reste une femme et je possede certain...don naturel et ne me dites pas non je refuse de rester a ne rien faire...

L'olympien était inconscient et ne se doutait nullement de ce qui se passait autour de lui.



Son corps était uniformément recouvert d'une pellicule de sueur mais son esprit semblait s'être égaré ailleurs, entre deux mondes.
Ce que Dlog n'avait manifestement pas compris, c'est que sa quête de réponses, il avait essayé de la chercher dans l'au-delà, à défaut de l'avoir trouvée sur Olympia.
Ainsi, dans cette recherche de la vérité, le paladin avait dévié de sa route vers les limbes et il s'était égaré dans les ténèbres, là où la solitude, le froid et le silence constituaient le repaire de sombres choses.

Titubant tel un aveugle, les bras tendus en avant, il ne savait pas où il allait mais il parvenait à percevoir une présence tout autour de lui.
Une présence oppressante...il lui fallait retrouver la route!


Soudain, sans qu'il ne pût rien y faire, le paladin se sentit soulevé au-dessus des abisses, tout son corps spirituel étant secoué de spasmes.
Puis une voix s'éleva, caverneuse et menaçante:

-Qui donc s'élève contre le maître des lieux?
Quel est cet insolent qui ne baisse pas les yeux?

Dlog écarquilla les paupières afin de percevoir d'où pouvait provenir la voix, mais il ne vit rien.

-Tu t'évertues à voir ce que tu ne peux pas voir, guerrier!
Essaies donc d'abord d'écouter, ensuite tu verras!
...
Que fait un guerrier comme toi, si éloigné du chemin des limbes?

Plus l'olympien écoutait cette voix qui résonnait dans sa tête comme dans une caverne, plus il percevait les contours d'une silhouette énorme, dressée à quelque distance.
Brusquement, un spasme violent le ramena à l'instant présent: il lui fallait poser les questions.

-Je...je crois savoir qui tu es..
Tu es Hadès, seigneur des limbes et de l'au-delà.
Tu sais donc...tu sais donc pourquoi je suis ici! ,parvint-il à articuler.

-Je connais tes raisons ,lui annonça alors la voix.
Même si j'avoue ne pas les reconnaître!
...
Je te mets en garde, olympien: si tu suis Dakon, tu aspireras à connaître le même destin que lui.
Celui que ses hommes partagent tous, sans plus paraître: un destin de souffrance et de tourments.
Tu deviendras alors l'un de mes jouets et je peux t'assurer qu'il me plaît tout particulièrement de me distraire avec des guerriers comme vous autres, à la fois damnés dans l'Olympia et ici-même!

Dlog était petrifié, et il faisait triste figure: gesticulant en l'air afin d'essayer de se libérer de l'emprise du dieu des ombres, voilà qu'il suffoquait comme la pression se faisait plus intense.

-Tu t'en tireras pour cette fois, olympien.
Mais réfléchis bien à ce que je t'ai dit...

Soudain, la pression se libéra et le silence revint d'un coup.
Dlog retomba au sol, les paumes appuyées sur des ténèbres inaparents.
Il lui fallait à présent retrouver son chemin.

Almeria sourit a Naolith

-Je te fait confiance pour me tuer si j'echoue et sache que même si je n'en donne pas l'impression je tiens trés bien l'alcool...Même si mes paroles peuvent faire croire le contraire...

Aux mots de l'elfe, Almeria attrapa du fil et une aiguille et commanca a recoudre la blessure de Dlog. Malgré l'alcool qu'elle avait deja bu jusqu'a maintenant ses gestes restaient sûre et précis et la blessure fut bien vite refermé...
Une fois finie,elle regardat Naolith avec un petit sourire


-Et bien voila fini, aprés tout se n'est pas plus dur de recoudre quelqu'un que de recoudre une robe...

Elle fit un clin d'oeil a l'elfe et repris son serieux

-Nous avons fait ce que nous pouvions. Maintenant c'est a lui de se battre pour rester parmis nous.En tout cas...merci...

Almeria detournat son regard de l'elfe

-Merci..de m'avoir aidé et même peut etre de l'avoir sauvé...c'est tout, je ne peux pas grand chose de plus alors accepté au moin ces paroles...

Sur un rythme appuyé, le martèlement incessant d’un bois dominait les sons. C’est sous le regard d’Illuman que le régent Sigdilite broyait d’étranges herbes dans le fond d’un bol taillé en bois. La satisfaction que l’Elfe dégagea lui suffit à stopper cet assourdissement constant. Il s’approcha alors du triste infortuné tout en observant le travail en partie achevé.

- Le temps nous fait défaut, se sera moins bénéfique que le pouvoir restaurateur d’un remède confectionné en bon uniforme par les alchimistes mais sa reste du moins valable.

L’Olympien trempa le bout de ses doigts dans la mixture qui ne pouvait être qu’un baume de fortune. L’odeur curative arracha quelques craintes de plus au regard des présents, Dakon s’en amusa presque.

- Si vous aviez connu la vieille école…

Il appliqua le baume sans nul autre mot, mesurant le poids des gestes pour éviter toute autre douleur. Il y eu au contact une étrange sensation, comme des murmures traduits tels des complaintes. Dakon bascula son regard sur celui de l’Olympien inerte. Nul signe de vie ne s’en dégageait. Sans attirer l’attention il retourna à sa tache, remémorant tant bien que mal cet instant. Rien ne laissait croire qu’une telle complainte venait d’autres personnes que lui, ni que l’herbe utilisait provenait des effets de Valten, pourtant, il était étrange que personne d’autre que lui-même n’ai fait mouche. Il estompa ses applications tout en se redressant de son ensemble.

- Voilà qui est fait, sa devrait le revigorer et atténuer le magnifique chef d’œuvre dont vous lui avez fait part, Almeria.
Il lui adressa une brève révérence accompagnée d’un sourire en coin.
- Recouvrons le et déposons le sur un lit de fortune prêt du feu, sa lui fera sûrement le plus grand bien. Nygaël tu as des chambres disponibles ici ? A moins que la crypte soit la seule alternative, chose qui ne m’étonnerai plus en ces lieux !

Dakon fila aussi sec se dépêtrer de sa mixture avant de tourner comme le triste Dlog. Quand cette taverne allait retrouver un semblant d’ordinaire ? Cela dépendait maintenant des « invités » Sigdilites.

Les portes s'ouvrirent grand...mais personne à hauteur d'homme ne se tenait dans l'embrasure de la porte.

"salutations à vous hôtes sigdilites, le poste de garde m'a aiguiller ici, car après ma marche aux limites du désert, j'ai le gosier sec, mais n'ayez crainte, j'ai de l'or pour payer. Les bon comptes font les bons amis est un dictons bien nain. Et laissez moi vous offfir une tournée pour vous montrer mon amitié.
Après avoir commercé et combattu à vos côtés c'est la moindre des choses pour célébrer ces bonnes relations! Al a votre"

Hein ? mais on a seulement fait s'entrechoquer nos pintes ...comme ça écoute ....
CLANG !!!!

L'expression d'un sourire trahi Dakon, qui déjà, se rapprochait du malheureux Sigdilite en prise avec lui même. Il offrit une tape dans le dos de Bleu sans que ce dernier n'en puisse comprendre l'intention. C’est alors qu’il s'approcha en direction du nouvel voyageur pour le saluer.

- Une petite escale en terre Sigdilite pour le plus grand plaisir de mes hommes haha ! Auriez vous déjà frappé messire Tagazog ? Il est bon de revoir votre mine parmi nous autres.

D'un oeil clair il décrocha un sourire à Nygaël, les affaires reprenaient.

- Se sera un plaisir de prendre quelques moments à vos côtés messire, quel bon hasard vous mène en notre cité ? A chaque nouvelle venue en ces lieux, je m'attends toujours à rencontrer tout et n'importe quoi, ils savent décidemment me mener la vie dures ces braves gaillards !

Nygaël approcha avec un petit verre en main pour l'Olympien. A la coutume, ce dernier repartait avec l'or en poche accompagné des bougonnements de son régent, le commerce des liqueurs était toujours aussi difficile.

- Je n’oserai peut être pas vous en proposer une, arriver jusqu’ici et vous voir déjà en bonne compagnie semble être véridique.

Dakon leva a mi hauteur son verre pour inviter Tagazog à trinquer avec lui.

Tagazog leva également son verre.

"et oui seigneur Dakon, votre cité et votre peuple sont pour moi une grande curiosité. Ne vous méprenez pas, j'observe en tant qu'Ethnologue averti les schismes importants de notre monde. Et voir ainsi les votres bâtir ces murs pour défendre leurs idéologies en se détachant de l'autorité olympienne que je ne porte pas dans mon coeur, j'avoue en être admiratif. Ajoutons à celà la cohabitation de plusieurs peuples à priori au combien opposés à l'origine et vous achevé la fascination sur mon esprit qui à tant soif d'apprendre. De plus les liens déjà tissés avec votre population m'amène à penser qu'un avenir propère pour nos deux peuples se construit lentement mais sûrement."

Un petit sourire aux lèvres, Dakon discernait les paroles avisées de son compagnon maître mineur.

Ce désert n'arrivera pas à vous faire perdre la tête même si ce n’est qu’un court instant ahah ! Il est vrai que notre communauté a le privilège de vivre en un équilibre plutôt harmonieux, même si parfois les avis restent partagés. Cela en reste toutefois plus intéressant mais je ne vais pas m'étaler trop longtemps.

J'avais cru entendre que vous organisiez une fête particulière en l'honneur de ce que vous tenez actuellement en main, mes hommes m'ont courroucés de les avoir empêchés de s'y pencher plus dessus lorsque nous étions non loin de votre province, peut être m'en diriez-vous un peu plus là dessus ?

Les seules festivités à ma connaissance furent celles du 8ème millénaire nain.

Si mes autorités possèdent quelques chose de si remarquable, j'avoue ne pas saisir l'allusion?
Mais si vous le souhaitez prenons une table un peu à l'écart pour en discuter plus tranquillement.

Naolith suivit du regard le départ de Valten qui emportait avec lui le paladin inconscient. Lorsqu'ils eurent quitté son champ de vision, l'elfe reporta son attention sur les outils de soin disposés en pagaille sur la table. Pensant à Nygaël qui devait nettoyer l'auberge chaque soir, il rangea le tout et le reposa sur le comptoir avec son verre d'alcool à moitié vide.

- Merci pour le verre mais je ne le finirais pas.

Ses paroles sonnaient comme un départ et les personnes présentes ne s'y trompaient pas. Se retournant, il s'avança vers la paladine et effectua une brève révérence.

- Ravi de vous avoir rencontré. J'espère que nous nous reverrons en dehors d'un champ de bataille, dans le cas contraire...

Il esquissa un sourire énigmatique avant de lui tourner le dos. Son regard croisa celui de son frère qui émit un bref signe de tête en guise d'au revoir. Ils n'avaient plus besoin de mots pour communiquer depuis bien longtemps...

- Quant aux Sigdilites, au plaisir de vous revoir plus tard dans la soirée.

Même si le tumulte avait cessé pour une atmosphère plus détendue, l'elfe ne pouvait supporter de rester plus longtemps en ce lieu. Il avait besoin de prendre l'air et de changer de paysage, peu habitué à rester cloitré entre quatre murs.

C'est sur cet état d'esprit qu'il franchit le seuil de la taverne, disparaissant dans l'embrasure de la porte.