L'auberge du dragon Vert le retour

Une silhouette devenue peu familière sur les dernières lunes passées glissa dans la taverne déjà animée. Il arracha au tavernier une mine intriguée par une telle improbable venue qu’il céda sans mot dire le manuscrit tenu en main. L’Olympien ne pu s’empêcher d’esquisser un large sourire à la vue d’un tel choix exhaustif. Il lui murmura alors quelques paroles pour lui seul.

- Mon ami, sert moi donc mon péché mignon…

Une main volante agrippa une longue et épaisse bouteille sans que l’on puisse y percevoir son contenu. Un liquide ambrée sous un courant rougeoyant s’échappa dans le fond d’un petit verre. Dans sa contemplation continue, l’Olympien glissa naturellement le verre à son palais tout en appréciant des yeux les mets présentés sur la carte. Une quinte lui fit porter sa main à la bouche en toute hâte. Il porta le regard sur son côté avant de recracher l’ensemble de son verre.

- Du vinaigre Nygaël, tu me sers du vinaigre ! Tu souhaites chasser ta clientèle la moins riche ou je me trompe !? Pourquoi me regardes tu comme sa encore ? Grumph ! Serts moi un alcool digne d’une liqueur de framboise je te pries et n'espère pas reçevoir la moindre pièce pour le service !

Dakon se redressa de son ensemble en essuyant d’un geste sa bouche encore mise à mal tout en jetant le premier chiffon à porter pour y effacer la trace arborant le sol. Dans son effort il remarqua d’étranges armes sommeillant dans l’ombre d’un coin, des armes peu familière que ses hommes même n’arboraient pas. Il se releva alors de toute sa stature, offrant son regard à l’ensemble des Rebelles et voyageurs présents dans la salle. Dakon apparaissait sous un étrange angle et à la fois accompagné de son pas si familier pour nombreux autres...

D’une révérence Dakon s’inclina devant la grâce de Nemelia qui savourait son met d’une certaine passion, chose qui le marqua d’un profond amusement.

- Némélia… C’est un plaisir de vous revoir, les voyages vous on rendus plus ouverte. J’apprécierai partager quelques moments à vos côtés lorsqu’une occasion se présentera, il y a sûrement beaucoup à raconter.

Quelques couinements ambiants interpellèrent le régent qui déjà plissait le front à la vue de l’habituel et enragé de Bleu, glorifiant encore on ne sait quelles victoires pour profiter de quelques autres boissons. La voix de Valten lui fit dériver son attention sur sa personne bien peu au meilleur de sa forme, l’habitude irrévocable pour ainsi dire.
Un détail pinça la curiosité de Dakon. En temps normal Bleu et Valten partageaient une même et unique table, or, en cet instant une autre mystérieuse personne siégeait là entre ses deux compagnons. Il s’approcha alors de cette tablée tout en les saluant.

- Tiens, tiens… Mais dîtes moi vous deux, auriez-vous un nouveau complice dans vos sombres manigances ? Salutation messire, quel étrange hasard vous mène en ces lieux éloignés ?

L’Olympien profita de l’invitation pour prendre place à leurs côtés. Un léger moment de calme s’installa alors, préférant laisser les pensées se confrontaient…

Sous le courant des paroles Bleu et Valten abreuvèrent en silence les dires de l’individu, s’échangeant parfois un regard complice sur les nouvelles sombres révélations faîtes à leur régent. Nygaël s’approcha alors en toute finesse vers la tablée et y glissa un verre pour Dakon, seul geste qui interrompit son observation pour le remercier d’un sourire. Un mal de réparer.
Sa main vint dissimuler le verre sur la table, un geste qui attira l’attention de l’assassin. Un pincement vint le réveiller sur son acte mais il était déjà trop tard, Dakon l’observait à nouveau avec une expression insensible.

- Bahelaskros, une distinction que peu ont sûrement du entendre pour ton engagement en tant qu’assassin, de haute estime si j’ose en croire vos dires. Je dois reconnaître qu’il n’est pas coutume de traiter avec des personnes comme vous…

L’Olympien releva une main refermée, cédant alors à lever un doigt à l’air, puis un second. Il acheva son geste tout en reprenant sa position habituelle.

- Un ancien loup dévoué à la passion de Slash vient me voir, bien que l’image soit toute autant différente du premier à avoir acquis ma confiance. Rassurez-moi sur une chose messire, vous ne venez pas en ces lieux pour trancher des gorges ?

Dakon osa retourner son regard pour désigner les armes maintenant accrochées sur la façade d’un mur. Ces armes là ne pouvaient être là que par la volonté d’un seul, encore fallait t’il que cette volonté soit d’un bon sens. Lorsqu’il revint trouver du regard Bahelaskros seule une mine amusée lui vint en réponse puis un signe du regard pour clarifier sa pensée.

- Eh bien, dîtes moi alors Bahel’. Votre souhait me paraît très intriguant pour qu’il vous mène en un endroit aussi différent du vôtre. Le monde est grand et je m’étonne que vous n’ayez préféré une existence plus voisine à vos anciens devoirs.

Indirectement Dakon désignait uniquement là l’image que lui avaient montré les partisans de Quatar lors de ces précédents voyages. Peut être n’était t’il pas la peine de préciser un tel détail après tout… Abusé sur cette pensée, Dakon saisit le verre pour y apprécier en silence sa saveur et cerner un caractère encore très incertain.

- Il est étrange de rencontrer une personne comme la vôtre, autant emplie de mystère sur son passé que sur son présent. A mon tout premier sens je ne saurais vous offrir ce que vous recherchez, peut être bien en vain. Savez-vous quel est le combat le plus difficile que mène un habitant de cette cité ?

Un mouvement sphérique autour de sa main anima un courant dans le petit verre à demi vide, Dakon y souffla alors une parole franche.

- La survie…
De toutes les provinces du nord jusqu’à l’Empire de Lardanium et Ordenum, avez-vous une idée des évènements dans les alentours de ce désert dont la ressemblance s’apparente au calme ? Nous ne menons le plus souvent qu’un combat empli d’égoïsme où seule l’amertume ne nous rencontre qu’une fois cette pensée révélée à notre conscience… Sigdil ne vous protègera pas de vos semblables d’Ordenum, alors je vous le demande messire. Pourquoi espérer la fuir le plus loin possible en ce lieu tellement improbable ?
Vous avez la chance de percer des secrets qui nous séparent, croyez moi que si j’en avais le pouvoir mon existence aurait bien pu être tout autre. Les regrets nous accompagnent comme la bonne contre partie de ces actes, c’est un fait que j’aime appréhender pour continuer à m’élever.

Un sentiment d’amertume trahi l’équilibre de son regard, telle une sanction que l’on ne peut s’empêcher de s’infliger à soi même, pour que jamais l’on ne perde à l’esprit le dicta à nous avoir rendu ainsi.

Taciturne, Dakon se laissait le temps d’une brève image, être le spectateur de cette existence passé. Des tumultes pour qu’au final l’on ne puisse reposer que sur moi-même, telle était le tracé de la vie au dernier stade d’un assassin aguerri. Des marques que l’on n’ose songer aventurer dans les couloirs d’une cité comme Sigdil. Certes Dakon usait d’un soutien d’hommes de cette trempe comme l’on ose le dire plus crûment, « d’espèce », mais plus ouverte avec une pensée moins sanglante que celle-ci.

Sous l’effronterie des paroles de Valten Dakon équilibrait le bon du mauvais, espérant y percer une faille. D’un regard pour Valten il se prononça sans plus hausser la voix.

- Ne juges pas ce qui ne peut être. Ta position lors de ta venue, elle, n’en n’était pas moins brillante mais plus simple à saisir.

Il répercuta son regard sur l’Olympien envahit d’un profond doute en y ajoutant son mot.

- Prends le comme il te le semblera, Olympien. Ta condition comme tu le dis ne s’élève pas plus haut que le titre de bête, une chose appréciée pour ceux qui savent manier les ficelles de ce rôle. Me souvenant du tact de Slash, et de sa position incertaine sur l’image de l’Empire, je n’ose douter qu’il serait prêt à te couper la langue pour nourrir sa populace en dépit de tout tes loyaux services…
Il n’existe alors plus que ce petit risque. Celui que tu sois le parfait loup capable de briser les défenses sans le moindre acte de violence.

Ses yeux dénonciateurs se desserrèrent tout en se reprenant un appui sur le dossier de sa chaise.
- Pourtant… Il y a en tes mots une chose qui te caractérise bien et dont tu n’as jamais goûté tellement tu es resté asservi à d’autres. C’est peut être bien cette seule chose qui a réussi à me donner un avis sur toi-même. La liberté que je prône ne m’est due que par le sang de mes compagnons, autrement dit, cette liberté est offerte à tous ceux qui ont le courage de me suivre. Te proposer une existence nouvelle me détruira peut être dans ma faiblesse et si jamais tu aspires à rester celui que tu désignes de l’antan, saches que ces mots te poursuivront jusqu’à ton dernier souffle de vie…

Je ne suis capable que de désigner d’une main ce que beaucoup pourraient devenir. Si ta volonté est telle que tu prétends alors je veux bien t’aider moi ainsi que mes compagnons à t’offrir ce que tu recherches tant en ces lieux.

Dakon mit fin à ses paroles en épiant une nouvelle fois son verre à demi plein berçé par son mouvement habituel. Le courant des existences allaient pour certains et s’arrêtaient pour d’autres, dans ce flot scintillant existait t’il le trépas de son existence ou l’espoir d’élever un nouvel idéal ? Le régent assista du regard Bahelaskros sous une mine éphémèrement compatissante, dans ces paroles les deux parties avaient toutes deux beaucoup à perdre et à y acquérir.

Naolith pénétra dans l'enceinte du Dragon Vert et jeta automatiquement de rapides coups d'oeil pour assimiler la situation actuelle. Le régent Sigdilite semblait en pleine discussion avec un Olympien qui lui était étranger et ne semblait pas venir de la cité du désert. Valten avait l'air beaucoup plus agité que d'habitude, passablement agacé et Bleu se tenait à ses côtés, beaucoup plus calme et patient à l'image de Nemelia se trouvant plus à l'écart. Ces deux derniers ne semblaient d'ailleurs plus se parler depuis l'unique tentative de Bleu d'aborder la jeune elfe.

A l'évidence, l'ambiance était pesante et l'elfe préféra adopter le mutisme habituel de Nygaël, prenant juste la peine de saluer de la tête les différentes personnes siégeant en ce lieu. Il déposa ses armes à l'entrée aux côtés d'autres bien inhabituelles qui lui arrachèrent un froncement de sourcil. Restant sur le pas de la porte, l'elfe détailla consciencieusement ces armes atypiques tout en écoutant attentivement les conversations, attendant que Dlog entre à son tour.

(HRP: cette fois c'est moi qui suis dsl pr mon retard...les élections, ça se prépare! XD. Encore dsl, vraiment. /HRP)

Après avoir descendu les étroites marches d'un escalier en colimaçon qui lui était étrangement familier,



Dlog passa à son tour les rideau de perles qui terminaient la descente vers les profondeurs et il se retrouva dans une salle en sous-sol à l'atmosphère bien étrange.
En vérité, bien plus que de l'étrangeté, c'était davantage une ambiance mystérieuse qui se dégageait de cette salle.
Eclairé aux flambeaux sur chaque mur par des torchères, l'endroit paraissait un peu moins sombre et l'on pouvait distiguer avec stupeur l'humidité suintante des murs de pierre.
Vraiment étonnant!



Le paladin se trouvait dans une salle de l'auberge du Dragon Vert, et cette salle était elle-même si vaste qu'elle semblait être la salle principale...mais il devait en exister d'autres, toutes aussi vastes que celle-ci!!

-Bienvenue dans la taverne du Dragon Vert, voyageur!
Salut à toi Naolith, c’est un menu tout raffiné que nous avons aujourd’hui!
De véritables sultans du désert!!!

Le paladin ne répondit pas et c’est à peine s’il fit attention à l’accueil chaleureux du tavernier.
Conservnant son mutisme habituel, il ferma les yeux un moment et s’inspira de l’atmosphère étrange de ce lieu, atmosphère qui lui était de plus en plus plaisante.
L’endroit avait beau se trouver en plein désert, du moins en surface, il n’en était pas moins agréable à fréquenter.
En effet, de par sa situation en sous-sol, il y régnait une certaine fraîcheur d’autant plus qu’à l’inverse de la surface, l’humidité n’était ici pas chose rarissime!
Encore plus stupéfiant, un filet d’air frais ventilait la pièce sombre et venait de temps à autre agiter les flammes des torchères, faisant danser les ombres représentées sur les murs.

- Je prendrais quelque chose de revigorant si cela ne vous dérange pas.
Je pense en avoir terminé avec cette convalescence qui m’a réduit aussi faible qu’un vieillard pendant quelques semaines; à présent, il me faut reprendre des forces!
Oh, je vous serais aussi gré de m’apporter ce que vous auriez de plus frais s’il vous plaît, en guise de rafraîchissement.
Rassurez-vous, l’ami, j’ai de quoi payer.

Sur ce, l’olympien se tourna vers le guerrier elfe et, d’une voix enjouée sur un ton amusé:

-La gente elfique rechignerait-elle à faire table commune et à lever le verre de l’amitié avec un olympien, paladin de surcroît?

Ne laissant pas le temps à son ami de répondre, Dlog se retourna et hêlà l’aubergiste:

-Rajoutez-nous pour mon compte deux verres de votre cocktail le plus subtil je vous prie, pour mon ami et moi.
Sans alcool.

La dernière phrase avait été prononcée très distinctement par l’olympien et ce dernier se reprit à laisser dans ses poumons s’insuffler l’air ambiant.
Puis son regard se porta enfin sur les quelques personnes vaguement présentes elles-aussi dans la pièce. Il y avait là des voyageurs harassés, visages inconnus sortis des limbes, mais aussi des guerriers de toutes sortes et de toutes espèces.
C’était la taverne d’Olympia que Dlog croyait voir s’étioler devant ses yeux!
Soudain un visage reconnu, trop bien connu même.
Loin devant, assis derrière une petite table encore marquée des restes d’un repas frugal, une silhouette sombre aux traits fins, naturellement dissimulés, laissait échapper un soupir d'aisance.
C’était un olympien...ce ne pouvait être LUI?!?
Haussant négligemment les épaules, Dlog détacha son regard et se reprit à penser autre chose.
Décidémment, c'était une obsession chez lui de voir ses ennemis le poursuivre dans tous les lieux où il se retrouvait, tels des chimères sortis des limbes de son esprit!

Repoussant un peu l'assiette sur la table, l'individu observait les rares occupants de la taverne.
Détaché de toutes les autres choses environnantes, le paladin avait les yeux fixés sur l'attablé qui lui semblait si familier.
Tout de même! L'obession mise à part, une troublante ressemblance se détachait vraiment de cette silhouette.
Malheureusement, le manque de lumonosité ainsi que la distance qui les séparait ne permettaient pas d'identifier clairement les personnes.
Etendant le bras en un signe destiné à l'aubergiste, le paladin modifia ce qu'il avait énoncé auparavant, d'une voix suffisamment claire et distincte pour cette fois.

-...Mettons AVEC alccol pour moi!
Quelque chose de fort!

Dlog se rapprocha alors de la table qu'il fixait, le regard ciblé sur un visage encore indistinct. Il lui fallait savoir, afin d'assouvir cette curiosité qui le démangeait.
Soudain, ce fut la révélation. Comme l'individu se tournait de côté pour détailler le paladin, ce dernier aperçut clairement le visage du chevalier noir Bahel', l'assassin perfide, récemment banni de l'Empire.
Quelle ne fut pas sa surprise.

Le paladin stoppa net son avancée et, ouvrant de grands yeux, il porta précipitamment sa main à son côté, là où se trouvait sa blessure.

-Toi!!!
Toi ici...TOI ICI!!!

Heureusement pour Dlog, sa surprise en vint rapidement à disparaître à mesure qu'un inquiétant sang-froid reprenait le dessus sur sa personne.
Le visage de l'olympien se rafermit alors et ses lèvres se refermèrent.
Le regard abasourdi quelques temps auparavant donnant à présent sur de petits yeux vindicatifs, le paladin entreprit de marcher devant Bahel', vers la droite:

-Je croyais que tu irais ramper aux pieds des autels d'Archéos, Bahel', chez ceux qui te ressemblent et qui affectionnent les mêmes valeurs.
..
En aucun cas je n'aurais songé que tu viennes en cet endroit pour y insinuer ton poison!

Parvenu devant le comptoir, Dlog se retourna puis entreprit de refaire le chemin inverse, vers la gauche, toujours en jetant de brefs regards luisants sur la silhouette d'ébêne.

-Ainsi donc c'est ici que tu as décidé d'envenimer les gens à présent!
Remarquable! Qu'il m'est triste de ne pas t'avoir connu du temps où tu étais incapable de pareilles bassesses!!!
Après tout, j'aurais dû y penser!


Le paladin s'arrêta net et porta doucement la main à son fourreau...n'y trouvant rien!!
Il se rendit alors compte avec stupefaction qu'on ne lui avait toujours pas rendu ses armes ni son armure et qu'il était donc toujours vêtu du complet noir qu'il avait l'habitude d'arborer chez lui.
A cet effet, il portait un pantalon noir en tissu renforcé, avec des bottes de cavalier, également noires, ainsi qu'une chemise de flanelle à cordons.
Ses longs cheveux, que Bahel’ appréciait tant, étaient attachés et réunis en une queue de cheval qui retombait le long de son dos.



-Tu n’aurais jamais pu être un assassin, Bahel’ [i], exprima-t-il avec un sourire narquois.
Tu n’aurais jamais pu car tu n’en es pas un.
Toi tu es un tueur, tout simplement.
Un pur malade qu’il est dangereux de garder en vie. Et cela, je l’ai senti dès le début en toi!
...
Voilà pourquoi je t'ai cherché depuis le début.
Voilà la raison de notre antagonisme.
C'est parce que tu représentes le contraire de ce que je cherche à servir que je ne peux te supporter.
...
Tu n'as aucun honneur et pire que tout, aucune noblesse.
A tel point que tu en a même été réduit à t'inventer une forme d'honneur et de noblesse qui te caractérisait! On frise le pathétique!
Cesse donc de te voiler la face. Lorsque je t'ai insulté de serpent la dernière fois, c'était pour mieux faire ressortir ce en quoi tu t'incarnes: la lâcheté, la perfidie et j'en passe.
Bref, tous ces petits traits de caractères que nous autres, hommes dignes d'Olympia, olympiens et autres, nous n'acceptons pas!

Comme Bahel' reprenait une gorgée de sa bière, Dlog profita du silence et partit d'un grand rire.
Puis l'ex-chevalier noir reposa sa pinte et le lardanien reprit de plus belle:

-Ahlala Bahel'... ce qu'il y a de bien avec toi, c'est que l'on peu discuter sans rien craindre pour sa vie! Après tout c'est vrai, je pourrais te dire n'importe quoi que tu ne pourrais rien y faire! Mais je ne t'en veux pas; ill y a ceux qui osent et il y a les autres, je veux parler de ceux qui n'attaquent jamais franchement...quelle est l'expression déjà, "attaquer en traître"?
Etrange non, toutes ces petites coïcidences du destin?

Mais...sans vouloir casser tes rêves mon petit, et même si ce n'est pas à moi de te le dire en un tel lieu, Sigdil est certainement l'endroit qui te sièrait le moins avec Lardanium!
Ceux que l'on nomme "rebelles" ne sont pas gens à adopter la fourberie que tu adules parce qu'ils se sont placés en marge de l'Empire, loin s'en faut!
Au contraire! Pour moi, ils restent avant tout des gens dignes et pleins d'honneur; même si beaucoup d'olympiens n'en ont pas conscience!

Va faire un tour à Quatar pour voir, et tu me diras si les choses sont identiques! Tiens, je pense même que tu t'y plairais au moins cent fois mieux qu'ici tu verras; le sang coule sans cesse à flot là haut!

A présent, Dlog était appuyé de son pied sur un tabouret placé non loin devant Bahel'.
Même s'il sourait ironiquement, on pouvait en outre remarquer que le paladin avait posé ses yeux sur la silhouette obscure et qu'une lueur pétillante venait à peine masquer la haine rejetée sur l'ordennien.
Que quelqu'un décide ou non de s'interposer, la situation était désormais inaltérable...le paladin avait une affaire en suspens et il comptait bien la régler.

Après que Dlog l'eut rejoint, ils s'assirent tout deux autour d'une table ronde. Le paladin faisait preuve de son amabilité habituelle et commanda une boisson sans alcool pour l'elfe en même temps que la sienne. Ce geste arrache un mince sourire à Naolith, il se demandait si l'Olympien connaissait son manque de goût pour l'alcool et le peu d'argent à sa disposition... Dans tous les cas, il avait touché juste.

Ils n'entamèrent pas la conversation, Dlog jetant des regards furtifs et inquiets vers une autre table où siégeait Bahel' qui était encore assez méconnu pour l'elfe. Ce dernier comprit la raison de ces regards trop tard, le paladin s'était déjà levé pour rejoindre le nouveau Sigdilite. En effet, c'était autrefois un Chevalier Noir et la haine que Dlog leur portait était maintenant bien connue à l'elfe.

Il grimaça en entendant le flux de paroles et d'injures, un malaise profond naissait dans sa poitrine. Il avait l'impression de revoir Dace déverser sa haine envers les siens à travers Dlog. L'archer fut heureux de constater que le paladin n'avait pas son arme sur lui, elle ne se trouvait même pas devant la porte de l'auberge; les dégats ne seront donc qu'oraux.

La conversation du paladin et de l'ancien chevalier noir avait attiré beaucoup de regards et la salle entière semblait s'être tu. Même Valten ne buvait plus, regardant fixement son verre. Quant à l'elfe, il sentait une colère froide et irrationnelle l'envahir. Il ne pouvait pas s'empêcher d'écouter, même en se bouchant les oreilles, son ouïe fine percevait la conversation aussi distinctement que si les deux antagonistes étaient à ses côtés. Histoire de se calmer, il échangea son verre avec celui intact de Dlog et en but plusieurs longues gorgées avant de le reposer. Il tressaillit un instant, peu habitué à engloutir une quantité aussi importante et forte d'alcool puis laissa la chaleur du liquide faire son effet sur ses émotions.

Suite aux quelques mots prononcés par Bahel', le paladin se releva de toute sa taille et fit mine de vouloir se retourner.
Ce faisant, il posa son reagrd sur Valten, qui semblait amassé sur lui même, un petit sourire évocateur aux coins des lèvres.

-Ulrich serait fier de toi s'il te voyait, Valten. Il fut mon meilleur compagnon et lui non plus ne pouvait supporter ces... *hochement de tête dénigré vers Bahel'* choses.
C'est à croire que Sigdil deviendra elle aussi un refuge de... *soupir de lassitude*
...
Mais tu as raison Bahel', je parle trop et n'agis pas assez.
A propos d'agir, te souviens-tu du défi que je t'avais publiquement lancé au temple?
Te souviens-tu de quelle manière tu étais parvenu à détourner la chose?
Comment t'y prendras-tu à présent, pour éviter le combat?
Je suis curieux de voir..

Rapidement, Dlog se mit à jeter de brefs regards furtifs afin de chercher un gant à lancer à Bahel' en guise de défi mais il n'en trouva point.
En se redressant,il souria avant de libérer alors son point d'appui du tabouret et appuya d'un coup, ce qui propulsa le meuble de bois en direction de la table vers laquelle Bahel' buvait sa pinte...