Par une nuit froide: l\'inconnu à l\'armure d\'or

La journée n'était toujours pas terminée que les torches avaient dû être allumées tout autour des murs et dans plusieurs endroits de la ville, bien en vues des quelques tours de guet que comptait Sigdil.
La Cité des sables constituait de jour l’un des rares points d’eau sur plusieurs milles à la ronde et offrait le seul refuge capable de protéger en ses murs les voyageurs égarés des brûlantes températures extérieures. En revanche, une fois l’astre solaire retombé au-delà de l’horizon, c’était tout l’environnement qui lui aussi se mettait à changer.

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Les tempéatures s’abaissaient fortement et les vents hurlants se faisaient entendre encore plus que le jour, rappelant sans cesse que le désert était indomptable.
Sigdil devenait alors le refuge de tous ceux qui ne désiraient pas mourir de froid, de torpeur, de faim, de soif ou de folie au milieu de cette mer de sable.
Et elle se dressait, fière, parmi les dunes; visible de loin grâce à plusieurs torches disposées sur tout son pourtour.

Voilà ce qu’était Sigdil: un défi au temps, aux éléments et aux différentes pensées des peuples. Sigdil était tout cela à la fois. Dressée envers l’hostilité tout comme l’esclave qui se rebelle à l’encontre de son maître, elle ne se cachait pas et montrait une certaine grandeur, une certaine dignité, en découvrant son visage au monde d’Olympia.

(ps: ai-je l'autorisation de poster une chro. d'arrivée sur ce forum?
Je préfère demander afin de ne pas m'imposer avec mon texte énorme.)

==2 edit==
Aucun problème

je vous remercie

La nuit était tombée depuis déjà plusieurs heures lorsque le garde monta à son poste pour la relève. Le sigdilite avait beau être habitué aux froides températures du désert, c’était à chaque fois les mêmes inconvenances: enveloppé de tissus, il reniflait bruyamment en se frottant les mains pour se réchauffer.
Relâchant des volutes de fumée à chaque expiration, le poste de garde ne pouvait être ignoré de tout voyageur qui se présentait aux portes.

Et justement, un olympien se trouvait au sein de la ville à cette heure tardive.
Son regard attentif et les sens en alerte, il parvenait à distinguer les différentes tours et postes qui, à la lueur des torches, révélaient les silhouettes des gardes qui faisaient les cent pas en hauteur.
Il se nommait Dlog et était lui aussi enveloppé de tissus, à tel point qu’on aurait aisémment pu le confondre avec un prêtre.
En réalité, c’était un guerrier étranger ayant subi de nombreux déboires et qui, bien qu’étant grièvement blessé, était parvenu à Sigdil durant l’après-midi.
A cet effet, il était resté caché le reste de la journée pour se confectionner quelques bandages de fortune à appliquer sur une plaie engorgée de sable mais aussi et surtout afin de trouver un toit chaud et agréable où dormir.
A présent, il parvenait avec peine à distinguer les zones éclairées et surveillées des coins sombres dans lesquels il se tenait.

La ville n’était en fait pas si grande et ce qu’il en avait vu de jour l’avait bien impressionné comparé à ce qu’il s’attendait à découvrir.
Les quelques bâtiments épars autour de lui semblaient déserts mais un endroit étrange semblait cependant rayonner de quelques feux.

Attentivement, le guerrier jeta un regard autour de lui.
Il n’y avait rien. Mis à part les quelques toussotements des gardes postés dans les tours, rien ne semblait faire obstacle à une petite course furtive.

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Convaincu de cette pensée, l’olympien s’élança d’un tas de barils derrière lesquels il se tenait et courut aussi vite qu’il le put vers une porte arborant un dragon vert, qu’il franchit résolument avant de la refermer immédiatement derrière lui.

De la tour de garde la plus proche, le sigdilite qui venait de se frotter les mains tourna immédiatement la tête: il avait bien perçu comme un bruit de course, des crissements de métal semblable à ceux produits par les jointures d’une armure, ainsi qu’un claquement de porte mais...il ne semblait pourtant y avoir âme qui vive.
Et la porte était fermée.
Après tout, qui aurait envie de rester par ce froid?

$Par une nuit froide: l\'inconnu à l\'armure d\'or Chevalier$

Secouant négativement la tête, le garde reprit sa veillée en soufflant pour se réchauffer.

[HRP: La suite se trouve à l'auberge du Dragon Vert... /HRP]

La nuit venait de tomber et les torches des patrouilles sigdilites s'effaçaient dans le lointain.
Dlog se trouvait là, tapi derrière une dune de sable à quelques miles de la cité rebelle. Encore une fois il était parvenu à réaliser cet exploit de traverser le désert de Yacoov. Seulement cette fois-ci, l'olympien ne touchait pas les remparts de bois blessé, en rampant et affamé.

Son expédition avait été préparée avec minutie et les risques qu'un tel voyage ne manquait pas de contenir lui étaient désormais plus connus.
Le paladin-ambassadeur était donc cette fois en pleine forme en atteignant Sigdil et il lui restait même deux petites galettes de pain sec en guise de vivres.

Sans mot dire, il defit alors son sac et en sortit un petit bocal contenant de la poix qu'il répendit et étala sur toute son armure afin d'en dissimuler la teinte dorée.
Ceci fait, il se frotta silentieusement contre la dune de sable afin que les fines particules minérales accorchent à la mélasse poisseuse.
Ne manquait plus que sa cape de voyageur, qu'il rabattit tout autour de lui avec sa capuche tirée sur le visage.

Ainsi vêtu, le paladin ressemblait davantage à un mendiant de passage ou peut-être à l'un de ces elfes itinérants. Toujours est-il qu'il lui fallait à présent rentrer dans Sigdil en évitant à tout prix le poste de garde ce qui, il le savait, serait plus difficile que la dernière fois avec des anciens loups dans les environs.
Jetant un regard fixe vers la cité, le paladin se mit alors en route prudemment.

Outre les anciens loups, Dlog put remarquer que quelque chose d'autre allait rendre la tâche plus difficile. Une sorte de frénésie semblait avoir frappé la ville, car outre le fait que le nombre de garde semblait avoir légèrement augmenté, l'ancien bastion ressemblait de plus en plus à une Cité. Devant les portes de la cité se trouvait une multitude de char contenant des matériaux de construction, les murs de Sigdil avaient d'ailleurs été renforcés.

Dissimulée dans la pénombre Sigdil semblait se dresser de plus en plus fièrement dans le désert de Yaacov.

Plus il se rapprochait et plus le lardanien réalisait qu'il ne lui serait pas possible d'entrer dans la ville aussi facilement que la dernière fois.
Silentieusement, presque en rampant, il examina les remparts et remarqua que ces derniers constituaient maintenant une véritable muraille.

Certes, la construction n'avait pas l'air d'être aussi massive, aussi haute ni aussi solide que celle de Lardanium mais l'aspect général restait tout de même bien dissuadant.

Prudement, le paladin s'avança et parvint jusqu'au pied du mur ouest.
Au-dessus de lui, les brèves lueurs des torches portées par les gardes passaient et repassaient presque incessamment.
Mais de toute façon il n'avait pas le choix. Il était déjà entré une fois dans Sigdil, nombre de sigdilites le connaissaient et se trouvaient en bons termes avec lui. Cependant, Dlog ne parvenait pas à se faire à l'idée d'entrer tout simplement par la porte principale.
Peut-être considérait-il tout simplement qu'il ne se trouvait pas chez lui en ces lieux...

Coupant court à cette pensée, le champion relâcha un soupir puis se mit à tâtonner la base du mur en différents endroits afin d'y trouver quelques prises.
Au bout d'un moment, il y parvint et c'est avec grand-peine qu'il commença à s'élever. Là, plaqué contre le mur, il attendait que les lueurs des torches soient passées pour avancer de nouveau de quelques mètres.

Soudain, il n'y eu plus de prise autre que le haut de la muraille. Dlog commença à louer intérieurement les bâtiseeurs de la cité de n'avoir pas taillé les pierres de manière lisse à la façon des murs de Lardanium; lorsque soudain, il déchanta: les bruits de pas, les cliquetis des armes et quelques éclats de voix provenant des gardes se faisaient très proches.
Le paladin, à bout de forces, se mit alors à trembler de tout son corps: ses muscles allaient lâcher!

...quelques mètres encore...l'olympien ne bougea plus et retint son souffle, jetant des yeux déplorés vers sa main tremblante (situation assez comique au demeurant)...
"Quelles nouvelles de l'offensive elfe?"
"Boarf! Tu sais très bien qu'ils ont essayés, et je dis bien essayés car nous les avons repoussés!"
...les pas s'éloignent petits à petits...

Soudain, le paladin se hisse et dans un dernier effort, balance son corps de l'autre côté du mur, roulant-boulant afin de chuter de quelques mètres...de l'autre côté dans un fracas assourdissant.

Le Paladin avait fais un parcours sans faute, sa détermination n'avait pas failli mais son armure si. Dans le silence de la nuit le choc du métal sur le sol ne passa pas inaperçu surtout pour les gardes d'origines elfiques. C'est donc rapidement que des bruits de pas se firent entendre ainsi que des propos.

" Qu'est ce qui se passe ?! Les Elfes nous attaquent ?! "

Si Dlog voulait échapper aux gardes il lui faudrait faire preuve de vivacité.

Suite à ce choc inattendu, le premier reflexe du paladin fut de reculer précipitamment jusqu'à se retrouver adossé au mur de pierre. Les bruits de pas des gardes martelant le sol à une allure plus rapide lui parvenaient aux oreilles de manière de plus en plus nette. Soudain, il réalisa que s'il restait là on finirait par le découvrir à coup sûr. Aussi se remit-il vivement sur ses deux jambes et entama-t-il une course vers quelques barils présents à une dizaine de mètres.

Dlog sauta par-dessus les barils mais ne s'arrêta pas: les gardes auraient suivis ses traces de pas sur le sable et auraient tôt fait de repérer sa position.
Le seul choix qu'il lui restait était celui de fuir, fuir en ne perdant pas de vue le but qu'il s'était fixé: retrouver cette porte marquée d'un dragon vert et en franchir le seuil.

Haletant, tel un olympien traqué, il voyait à peine où il courrait et ne faisait plus attention à aucun bruit provenant de l'extérieur. Il n'entendait plus rien et tout son attention était aux différents pas de portes qui défilaient fugacement devant ses yeux.

Le paladin tourna à gauche, puis à droite, s'enfonçant toujours plus dans une Sigdil qu'il ne reconnaissait plus. Puis il fonça tout droit pendant plusieurs centaines de mètrs avant de tourner à nouveau à droite, puis à gauche et encore à gauche. Soudain, le quartier dans lequel il se trouvait lui parut étrangement familier mais un sentiment de doute l'envahit. C'était comme si quelques bâtiments avaient changés de place, dont celui qu'il cherchait comme refuge.

Changeant d'allure pour reprendre un peu son souffle, l'olympien ralentit et examina attentivement l'endroit où il se trouvait.
Soudain, une massive porte de chêne apparut devant lui, derière laquelle on pouvait entendre les sons diffus de clameurs et de rires, de la musique ainsi que le bruit des pintes qui s'entrechoquent.
Une faible et vacillante lueur filtrait par le suil de cette porte et Dlog ne put s'empêcher de relâcher un grand soupir de soulagement en passant une main en sueur et quelque peu écorchée à son front.

Le paladin ajusta alors sa mise, rabattit sa capuche sur son visage et se décida à pousser la porte.
Une fois à l'intérieur, il retrouva le petit escalier en colimaçon qui descendait sous le sol, là où il faisait plus frais, et ceci le rassura.
Au bas de l'escalier, le rideau de perles qui l'avait déjà vu traverser fut à nouveau soulevé par le guerrier olympien qui entra alors pour la seconde fois dans la taverne de Sigdil.

» Un refuge pour la nuit