Explications et dénouement: les raisons d'une venue

Lorsque Dlog sortit du Dragon Vert, ce fut pour se retrouver non pas en ville mais en plein désert.
Chose pour le moins intrigante puisque la sortie qu'il avait empruntée pour sortir était la même que celle qu'il avait prise pour entrer.
Pourtant il se trouvait bien là, simple tache noire au milieu d'une mer de sable parsemée de volutes de chaleur.

La lumière éblouissante de l'astre solaire, uniformément réfléchie par les dunes de sable des alentours, le fit cligner des paupières et froncer les sourcils.
A tel point que le paladin dût mettre sa main devant ses yeux pour s'en protéger.
Puis ce fut un sentiment de vertige probablement dû au brusque changement de température, qui le fit tituber quelques instants.
Progressivement, il retrouva cependant ses marques et entreprit de se diriger d'un air hébêté vers ce qu'il estimait conduire à la demeure de Valten.

Bien lui en prit puisque le paladin perçut soudain le contact rugueux d'une muraille contre sa main tendue devant lui.
Sigdil n'avait point bougée. La ville se trouvait toujours là et Dlog y entra à nouveau sans être inquiété des quelques interjections que les gardes auraient dû lui poser.
Probablement qu'ils avaient désormais l'habitude de le voir entrer ainsi, perdu, tel un aveugle.
Peut-être que cette erreur leur en coûterait, un jour prochain.

Toujours est-il que, pour l'heure, le lardanien parcourait rapidement les rues de la cité des sables, sans même regarder où il mettait les pieds.
La tête basse, il se sentait aussi nu qu'un vers et retrouver son équipement était pour l'instant la seule chose qui lui importait.

-Saleté d'ivrogne! ,lâcha-t-il entre ses dents.
Croit-il que ces jeux m'amusent!!

Parvenu devant la demeure de Valten, Dlog s'essyua les pieds et entra d'un bloc.
La chambre était vide mais tout était disposé sur le lit.

Le paladin resta un moment sur le pas de la porte, à détailler son équipement d'un oeil méfiant, puis il s'empara des premières pièces de métal qu'il devait à nouveau river à son corps afin de s'équiper.
D'abord les jambières, puis les cuissardes, et enfin la cuirasse qui avait été nettoyée du sang qui l'entachait.
Au bout d'un quart d'heure, l'olympien était prêt.
En enfilant ses fins gantelets d'acier et en nouant son baudrier de cuir autour de sa taille, Dlog jeta un oeil furtif aux alentours. La chambre était vide et silentieuse mais malgré cela, le lardanien n'avait pas l'esprit tranquille.
C'était comme si...

Il se mit alors à entonner doucement un vieux refrain de taverne, bien connu pour être celui qu'il chantait jadis avec Ulrich, le frère damné de Valten.

-"Mais mon pauvre aveugle, que voulez-vous donc?
Coucher avec vous madame ça m'ferait du bien!
Mais mon pauvre aveugle, que voulez-vous donc?
Coucher avec vous madame ça m'ferait-du...bien!

Et faites-lui du bien, bien-bien-bien-bien-bien!
A ce pauvre aveugle qui n'y voyait rien!
Et faites-lui du bien, bien-bien-bien-bien-bien!
A ce pauvre aveugle qui n'y voy-ait...rien!

Mais mon pauvre aveugle vous n'y verrez rien!
Ca n'fait rien madame, jm'y..." et c'est ainsi qu'il repartit au soleil couchant, quittant à nouveau Sigdil en laissant les sables du désert l'engloutir...