Un Passé jamais oublié

Il y a 18ans :

Depuis son plus jeune âge, Océane avait toujours eu un farouche caractère et une forte détermination qu’elle devait à ses parents.
Son père, Ménalos, était un olympien qui vouait sa vie au nom de la cité d’Ordenum et des Chevaliers Noirs en particulier, c’était un des meilleurs éclaireurs et un homme d’honneur qui servait sa ville avec un dévouement quasi aveugle. Quand à sa mère, elle n’était autre qu’une des filles adoptive du chaman du clan des corbeaux. Ce dernier avait en effet adopté Laerale alors qu’elle était bébé, même si elle était une Olympienne de sang, il en fit une Elfe de cœur.

Leur rencontre aurait du se terminer tragiquement, entre l’Assassin et la fille du chaman, leur destinée semblait toute tracée. Mais jamais rien n’est écrit dans la pierre, et ni Laerale, ni Ménalos n’avaient imaginé un jour tombé amoureux l’un de l’autre. Nous garderons ici fermée la porte de leur histoire qui n’appartient qu’a eux, mais de cette union naquit deux enfants, Lorik, l’ainé, et Océane. Leurs 11 années de différence n’entamèrent en rien l’affection qu’ils se portaient. Ils avaient appris très vite ce que voulait dire le mot différence et passaient leur vie à se cacher avec leurs parents aux yeux des Elfes, en effet nul ne pouvait quitter le clan des corbeaux; qui plus est la fille, surtout adoptive, du chaman.

Alors qu’elle atteignait ses 10 ans Océane décida de devenir prêtresse, elle n’aimait pas la guerre, détestait les entrainements que lui faisait subir son père et choisissait bien souvent la voie de la diplomatie a celle des armes. Sur se point, elle différenciait de son frère qui lui, se vouait déjà à suivre les traces de son père où les armes parle plus vite que leur porteur alors que pour elle, toute discorde pouvait se régler sans avoir à verser le sang. C’est donc avec détermination qu’elle partie étudié pour atteindre le but qu’elle s’était fixée.

A 12 ans Océane était prometteuse, elle connaissait déjà les rudiments de la magie, et cherchait à se perfectionner sans cesse. Un matin, elle décida de rejoindre sa famille et de passer la journée auprès d’eux. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle les retrouva. Il représentait tout à ses yeux, et avec son frère, elle était plus soudée que jamais, même si, certain désaccords concernant les guerres persistaient.
Océane s’occupa à confectionner des outils, sous la tente. Sa mère, préparait le diner dehors et son père coupait le bois, quand à Lorik, il était surement entrain de s’entrainer dans la forêt.
C’est à cet instant qu’un groupe d’elfes attaqua leur campement. L’un d’eux pénétra dans la tente et au moment ou il allait abattre son arme sur Océane, Lorik, sorti de nulle part, le transperça de son épée, puis il saisit sa sœur et l’obligea à se cacher.

Ensuite, tout alla très vite, malgré la peur qui grandissait en elle, Océane sortie de sa cachette persuadée de pouvoir raisonner leurs attaquants. Mais ce qu’elle vit lui glaça le sang, Laerale gisait, à coté de la marmite qu’elle faisait chauffer. Ménalos et Lorik se battaient mais leurs assaillants finirent par avoir le dessus. L’effet de surprise avait joué en leur défaveur. Le clan du corbeau venait de décimer sa famille.

La haine aveugla l’olympienne et elle prit l’arme des mains de son frère, toutes réflexions posée avaient quitté son esprit, elle agissait et résonnait comme un animal, elle mit rapidement un plan d’attaque contre ses assaillants qui ne s’attendaient sans doute pas à la trouver ici. Un rictus carnassier se dessina sur ses lèvres et elle retourna leur propre audace contre eux : l’effet de surprise. En souplesse elle s’approcha du groupe le plus proche et avec une dextérité qui la surprit après coup, elle les envoya en enfer. Malheureusement, beaucoup échappèrent à sa fureur mais dans un cri de bête blessée, elle se jura de les retrouver et de les tuer. Les mains pleines de sang elle resta longtemps debout, hurlant en espérant être foudroyé sur place. En elle un feu nouveau brulait, celui de la colère, celui qui vous fait perdre tout raisonnement, celui qui anéantit vos illusions. C’est en ce jour funeste qu’elle perdit toute Foi, la Foi en l’Être, la Foi en ses Dieux qui semblaient l’avoir abandonnée. Elle se découvrit bientôt un art, celui du maniement de l’épée. Face a ce constat, un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvre, il ne s’adressait a personne, il semblait s’être poser là, pour provoquer, donnant l’impression que rien ni personne ne pouvait vraiment l’atteindre, et se sourire, comme l’épée de son frère, ne la quitta plus. Elle prit la direction de Lardanium avec en tête une seule idée, exterminer les traîtres.

De nos jours :

Une silhouette encapuchonnée avance rapidement sur la route éclairée par les faibles rayons laiteux de Titan II. Elle longe plusieurs maisonnées, avant de s’arrêter devant l’une d’elle. Elle ouvre la porte et disparait à l’intérieur, alors seulement à cet instant, elle ôte sa capuche, Océane est enfin arrivée a destination.

La demeure est calme, Elle suspend sa cape a l’endroit prévu, dans le petit couloir où elle se trouve il y a un grand miroir qui lui renvoi son image, celle d’une Olympienne au visage dur, un étrange sourire en coin des lèvres, et au regard transperçant comme des lames, Océane passe une main dans ses cheveux mais, au moment ou elle franchi la porte, c’est une toute autre personne, en effet, un sourire illumine son visage quand elle reconnait la petite pièce chaleureuse qui sert à la fois de coin repas et de salon. Dans le coin gauche se trouve une cheminée, éteinte en ces beaux jours. Deux fauteuils confortables y font face, un homme et une femme y sont installés et regardent la nouvelle venue avec un sourire.

-Bonjour Jeune fille.
-Cela fait longtemps qu’on ne t’a pas vue
-C’est vrai mais j’ai peu de temps, je venais prendre de vos nouvelles, je suis désolée de ne pouvoir rester aussi longtemps que je le souhaiterais.
-Ce n’est rien ma petite, nous comprenons
-Mais as tu eu le temps d’aller sur la tombe de tes parents ?

Le sourire d’Océane se fige, mais elle se force à continuer comme si de rien n’était.

-Oui, oui ne vous inquiétez pas.

La voie de la femme tremble quand elle pose la question suivante :

-Et sur celle de Lorik ? Je sais que vous étiez si proche.

Lentement l’homme se lève, il ne dit rien mais s’approche de la cheminée et récupère un cadre, on peut y voir sa femme et lui même ainsi qu’un petit garçon.

-Notre fils nous manque terriblement

Océane saisit le petit cadre, une boule se forme dans sa gorges, et une envie folle de crier que c’est son frère et qu’ils ont une fille encore vivante l’atteint en plein cœur. Pourtant rien de tout cela ne sort de sa bouche, elle ne peu qu’émettre un gémissement que, sans doute, ses parents prennent pour des sanglots refoulé.

Tout lui revient d’un coup en mémoire, lui sautant au visage comme un monstre qui aurait patiemment attendue son heure. Non pas qu’elle ai oublié ce jour horrible, mais elle était persuader de l’avoir enfouit au plus profond de son être. Le fait que ses souvenirs resurgissent aussi vite et si douloureusement la surprirent. Elle revoit le jour funeste ou leur famille s’était fait attaquer. La mort de Lorik, et la manière dont elle s’était occupée de ses parents agonisants.

C’est dans le plus grand secret qu’elle les avait emmenés dans un petit village calme, ou avec ses connaissances magiques et celles que sa mère lui avait enseignées sur les plantes, elle était parvenue à les soigner. Océane s’était ensuite attelée, avec l’aide d’un ami médecin en qui elle avait une grande confiance, à concocter une potion qui lui permettrais de leur faire oublié une partie de leur passé. Malheureusement cette potion était irréversible mais elle n’avait trouvé que ce moyen pour les protéger, personne ne devait savoir qu’elle avait encore une famille, tout le monde devait les croire morts.
Elle fit disparaître de leur mémoire la petite fille qu’ils avaient eu, changea leur nom mais ne pu se résoudre à effacer le souvenir de son frère. Lorik devait continuer de vivre à travers eux. Ainsi l’Olympienne leur créa un nouveau passé, où il n’avait été victime d’aucune attaque et où leur fils était mort en Héros, en voulant sauver la famille d’une amie très cher, du nom d’Océane.
Elle leur avait expliqué que, s’ils avaient perdu un fils ce jour maudit, elle avait, quand à elle, perdu ses parents. Ce qui n’était pas réellement un mensonge, en tout cas, cela lui permit de rester proche d’eux et de pouvoir se sentir considérée presque comme leur fille, une ironie du sort.

Océane se secoue mentalement, il ne faut pas qu’elle se laisse aller, mais c’est si dur de ne pas pouvoir leur dire la vérité.

-Oui je sais, à moi aussi
-Tu es vraiment adorable, tes parents seraient fiers de toi, toujours à t’occuper de nous alors que nous sommes si vieux.
-Hey parle pour toi !

Océane sourit, ils sont vraiment incroyables. Toujours à se chamailler mais ils s’aiment toujours aussi fort. Soudain l’Olympienne se sent mal à l’aise, comme si elle n’était pas à sa place, que fait elle là ? Elle les met en danger, surtout depuis qu’elle a rejoint les rebelles. Pourtant quelque chose la retient encore, elle ne sait pas ce que c’est exactement mais des fils invisibles semble la ligoter sur place.

-Tu semble pensive ? Quelque chose ne va pas ?
-Si, si, ne vous inquiétez pas. Juste quelques problèmes depuis que je suis chez les Rebelles
-Quel genre de problèmes ?
-D’intégration je dirais…
-Toi ? C’est impossible, aussi jolie, intelligente et forte que tu es, tu ne peux pas avoir de problèmes d’intégration
-Tu oublie drôle, honnête et…
-Olà, olà doucement, ca se vois que je me fais trop rare, vous en avez oublié mon caractère

Océane éclate de rire, un rire que sans doute personne n’avais du entendre, clair comme le cristal et d’un coup tout le poids qui pèse sur ses épaules, toutes les douleurs traversé, se dissolvent. Plus rien ne compte que cet instant. Son rire communicatif se répand dans la maisonnée et tout trois en ont les larmes aux yeux.
La soirée continue ainsi, entre rire et larme. Les premières lueurs de Titan I commence à pointer et à regret Océane se lève.

-Je vais devoir vous laisser, j’ai beaucoup a faire…Et peu de temps devant moi
-Tu passes toujours en coup de vent, tu devrais rester un peu plus avec nous, pourquoi ne pas rester avec nous plusieurs jours ?
-Non, non c’est très gentil mais je dois vraiment vous laisser. Et puis je suis resté bien plus longtemps que d’habitude, le jour se lève et vous devez être fatigué
-Mais que nous racontes-tu là ? Nous fatigué, voyons comme le disait Laerale, nous ne sommes pas si vieux !
-Allez vas ma petite, nous savons que tu es très occupé, mais promet nous de faire attention. Tu es comme une fille pour nous, depuis la mort de notre fils, il ne nous reste que toi.

Océane ne dit rien, se lève, et embrasse ses parents avant de se diriger vers la sortie, elle se saisit de sa cape et quitte la demeure en murmurant des sanglots dans la voix

-Je vous aime…

Mais déjà son visage reprend son expression habituelle, ses traits se firent plus dur et toutes émotions quitta son visage, seul un petit sourire que certain trouve narquois se dessine sur ses lèvres.